Mot de la fondatrice
L'idée de fonder un Club pour les jeunes m'habite depuis longtemps. Petite, la télévision me captivait et m'animait l'esprit, même si je jouais dehors aussi. À 8-10 ans, j'étais une fan du Club des 100 watts, mais j'étais bien déçue de ne pouvoir être qu'une fan... puisque je constatais que mon seul privilège d'abonnement était de pouvoir acheter la cassette des compositions musicales ou le t-shirt de l'émission. Je voulais passer à l’action comme la chanson m'y invitait avec entrain: “La terre va sauter, ses heures sont comptées, attendez-vous que le monde éclate pour vous brancher!”.
J'enviais les Intrépides de pouvoir résoudre des problématiques sociales tels de jeunes superhéros des temps modernes. Ils avaient une radio à la maison et un immense pouvoir d'action. Je rêvais de vivre des aventures aussi palpitantes que celles de Robin et Stella ou des héros des Contes pour tous. J'étais toujours la plus enthousiaste à l'idée d'organiser de grands projets. J'aurais donc aimé avoir autant d'outils qu'aujourd'hui à ma portée et quelqu'un pour m'aider à les explorer. Accompagner les jeunes dans ce monde en constante mutation est alors le sens que je donne à ma mission. Cependant, j'avoue qu’à cet âge, jamais je n'aurais pensé passer autant de temps de ma vie, seule derrière un écran... En 2007, je terminais mon baccalauréat en Animation et recherches culturelles à l'Université du Québec à Montréal avec un stage de terrain en recherche pour la production du contenu de l'émission jeunesse Ramdam, diffusée pendant plusieurs années sur les ondes de Télé-Québec. Je découvrais le milieu télévisuel en profonde crise identitaire face aux champs des possibles qu'offrait l'avènement du numérique dans nos vies. Malgré ce chaos ambiant, clairement, une mission était en train de se profiler à l'horizon, mais je savais que je devrais être patiente et gagner de l’expérience avant de pouvoir foncer avec aplomb vers son accomplissement. Expérimentant les arts médiatiques de façon ludique par le jeu de rôle avec les Perséides dès 2009, j'ai mesuré le vaste étendu de possibilités que le Web offre pour questionner le monde, et ce, tout en tâchant de préserver ma candeur et ma capacité d'émerveillement. Le Musée de la civilisation, réel phare dans la poursuite et la mise en pratique de mes apprentissages depuis la petite enfance, est aussi le lieu déclencheur de mes explorations artistiques et d'accomplissements professionnels. Il n'est donc pas surprenant que l'artéfact se retrouve au centre des fondements de l'approche éducative du Machin Club. L'objet réel et virtuel en orbite autour des préoccupations qui animent ses membres n'est que prétexte à générer des réflexions à déclencher des enquêtes de groupe. Par l'accompagnement de ses membres dans l'initiation aux arts médiatiques, le Machin Club souhaite les encourager à prendre action dans leur communauté et à se questionner sur les objets qui les entourent pour mieux comprendre les traces que l'humanité laisse de son passage sur la planète. Grâce à des retours aux sources, des récents pèlerinages professionnels en tant que directrice-adjointe au Camp Minogami ainsi que comme éducatrice au service de garde de mon école primaire, l'école Anne-Hébert, j'ai trouvé l'inspiration et les motivations nécessaires pour aller de l'avant dans ce projet de communauté, lequel compte déjà plusieurs membres actifs et partenaires. En tissant des liens entre tous les milieux qui composent la société, le Machin Club rêve de les décloisonner pour mettre en commun le partage des savoirs et des expériences de ses membres. L'expérience de camp a été marquante et positive pour mon développement social, l'esprit de communauté se taille donc une place au sommet des expériences que je recherche à vivre et à partager. Mes différentes participations à des événements mondiaux pour la jeunesse m'ont convaincu de rêver à un projet qui s'ancre dans le local, tout en s'ouvrant sur le global. Le développement d'un sentiment d'appartenance fort et fier au Machin Club est essentiel au développement de ses projets et la pérennité de ses membres. Bien qu’un Club soit par définition exclusif, le Machin Club est inclusif et ouvert aux nouveaux membres ne se limitant pas uniquement au public d'une tranche d'âge spécifique, mais invitant les jeunes de coeur de 5 à 105 ans à participer à ses activités virtuelles et sur le terrain. En obtenant ma certification de guide touristique de la ville de Québec en 2015, j'ai développé la conviction que la vieille capitale est le lieu idéal pour enraciner le siège social. Les membres du Machin Club explorent donc les arts médiatiques afin qu'ils deviennent un prétexte ludique pour développer leur créativité au rythme de leur curiosité. L'univers virtuel est en pleine expansion et je n'ai qu'une seule ambition: aider les jeunes à développer leur jugement critique par l'action et la création. Pour ne plus être seule et partager cette mission, j'ai fondé un organisme à but non lucratif. En mobilisant les efforts des membres fondateurs et du Conseil d'administration, nous arriverons à accomplir de nombreux projets dont tous seront fiers. |