Corinne: Bien la mission de l’Association forestière des deux rives, je peux vous donner la version officielle, c’est vraiment un tourne-langue. C’est: “l’association contribue par ses actions en éducation, en conservation et verdissement à la gestion durable des arbres et des forêts pour le maintien de la biodiversité et le bien-être de nos collectivités.” C’est une très longue phrase, j’en suis consciente. En gros ce que ça veut dire c’est que notre but principal c’est d’aller sensibiliser le grand public et les élèves sur la forêt, sur l’arbre et pour faire ça, on va le faire de pleins de façons différentes. On va le faire en éducation, donc on va se déplacer au primaire et au secondaire pour donner des animations. On va faire également du verdissement, donc le verdissement, c’est vraiment les plantations où on va aller planter avec la communauté pour la communauté. Et finalement, il y a la conservation qu’on travaille beaucoup. On co-gère le Parc du Mont Wright. Peut-être que vous êtes déjà allés? Et on fait beaucoup ce qu’on appelle la conservation volontaire. Fait que ça, c’est les projets principaux qui rentrent dans la mission de l’Association forestière des deux rives.
Amine: C’est quoi les défis de l'association pour réaliser sa mission? Corinne: C’est sûr que on est un organisme à but non lucratif donc les défis se trouvent surtout à l’intérieur de l’organisme même. Dans l’optique où toutes nos activités, tous nos projets sont financés. Donc ça peut être par le ministère, ça peut être par la banque TD par exemple qui participe au financement de certaines plantations, etc. Fait que c’est toujours une question d’aller chercher du financement parce que l’argent ça pousse pas dans les arbres (rires) on n’a pas le choix, il faut aller chercher ce financement là ailleurs donc il y a beaucoup beaucoup de travail à faire pour aller chercher le financement. Un autre défi, ça va être la visibilité. On est un petit organisme, on est pas nécessairement très connu ou c’est difficile d’être visible. Donc en ce moment, on essaie avec le mois de l’arbre et des forêts de se créer une clientèle, d’aller chercher le plus de monde possible, mais vu que notre territoire est pas si clairement défini, surtout pour Chaudière-Appalaches, c’est difficile pour la clientèle de savoir si on peut faire affaire avec eux ou pas. Puis la dernière chose, c’est la notoriété. La notoriété c’est quand quelqu’un va être reconnu pour être bon dans un certain domaine, mais nous on n’a pas une grande notoriété, pas parce qu’on fait pas des bons projets, mais on fait des projets qui sont pas nécessairement très connus du public tout simplement. Ça fait que ça c’est nos trois grands défis à l’association. Amine: Et c’est quoi votre mission vous dans l’association? Corinne: Mon travail moi dans l’Association, le nom de mon poste c’est agente en éducation et verdissement. Donc, en fait, moi je suis l’animatrice principale de l’Association forestière. Donc, c’est moi qui se déplace dans les écoles primaires, secondaires pour parler de l’arbre et de la forêt, mais je vais aussi participer au verdissement. C’est juste qu’au lieu de préparer les plantations, je vais être plus sur le terrain à aider les chargées de projets qui s’occupent des différentes plantations qu’on a à travers notre territoire. Briséis: Et qu’est-ce que vous faites pour souligner le mois de l’arbre et des forêts? Corinne: Donc le mois de l’arbre et des forêts, d’habitude pour nous, c’est un très gros mois avec pleins de belles activités à faire, surtout la distribution des arbres. Le ministère nous donne des arbres et on est capable de les distribuer à travers le territoire. Malheureusement avec le confinement et les mesures de distanciation sociale, c’est quasiment impossible de faire ces grosses distributions là. Donc, on a dû se revirer de bord, trouver des nouvelles solutions, des nouvelles activités et de quoi à faire. Donc en ce moment pour souligner le mois de l’arbre et des forêts, ce qu’on fait c’est que sur Facebook, on va faire pleins d’activités différentes à tous les jours pour tout le monde. Donc il y a la capsule que j’ai faites d’ailleurs qui est sortie lundi dernier, il va y en avoir une qui va sortir tous les lundis pendant le mois de l’arbre et des forêts. Fait qu’il y en a une qui arrive lundi prochain également. On fait des recettes à l’érable qu’on publie, qu’on recommande aux gens d’essayer, on recommande des bricolages pour les plus jeunes enfants parce que les parents des fois commencent à manquer d’idées. Ce genre de choses là. Fait qu’on fait pleins de petites activités comme ça. Puis donner un petit d’information partout pour vraiment aller valoriser l’arbre et encourager les gens à sortir même si on est en confinement. Donc c’est pas mal ce qu’on fait en ce moment.
Tout le temps, c’est quand on transporte des choses qui sont vivantes ou qui ont déjà été vivantes d’un endroit à l’autre que c’est ça crée des problèmes comme on vit actuellement avec l’agrile du frêne. L’agrile, vous êtes capables par vous-mêmes de déterminer si votre frêne est malade. Il y a deux grands symptômes que vous pouvez observer, le premier, ça va être des trous dedans votre tronc en forme de dés. Donc c’est pas mal cette forme là distinctive. C’est à peu près la moitié, ouin, c’est environ 5 mm de diamètre je dirais. Donc sont quand même assez visibles à l’oeil nu et la deuxième chose que vous allez pouvoir observer sur votre arbre c’est ce qu’on appelle la défoliation. La défoliation c’est quand notre arbre commence à être éparse, donc il y a de moins en moins de feuillage sur votre arbre. Ça va commencer par la cime et ça va devenir de plus en plus pire année après année. Donc, c’est pour ça qu’il faut rapidement traiter votre arbre si vous vous rendez compte qu’il commence à être malade parce qu’il y a une façon de le traiter, mais il faut le faire vite. Parce qu’une fois que l’arbre est trop malade, c’est fini, il va finir par mourir. C’est pas mal ce que j’avais à dire (rires)
Et c’est vraiment très très intéressant, j’ai eu une petite conférence sur ce sujet là pendant un des colloques auquel j’ai participé. C’est pas que c’est impossible, loin de là là, c’est très possible. C’est peut-être complètement à l’opposé de ce qu’on fait d’habitude, surtout au Québec, mais ça a été prouvé que en fait, les enfants apprennent mieux, les enfants ont moins de stress relié à l’école et il y a une meilleure santé mentale puisque la forêt c’est reconnu autant physiquement que mentalement pour l’être humain. Fait que oui, c’est très possible.
Le pin, on va surtout l’utiliser pour faire des portes, des fenêtres, des moulures, ce genre de choses là parce que ça a un grain qui est quand même assez doux, qui est uniforme si je peux dire. C’est un beau bois, on peut faire des meubles avec, mais le seul problème quand on fait des meubles avec le pin blanc, c’est que vu que c’est un bois mou, c’est très facile à rayer. Si vous êtes déjà allés au IKEA et que vous vous promenez au IKEA, il y a des beaux meubles en pin blanc et que vous passez votre ongle dans ce meuble là, vous allez voir, vous allez faire une immense graffigne dedans. Puis c’est super simple, vous avez pas eu besoin de mettre beaucoup de force dedans parce que justement c’est un bois assez mou. Moi personnellement, j’aime pas avoir des meubles en pin blanc à la maison parce qu’ils se salissent si vite, mais vous pouvez en avoir effectivement des beaux meubles en pin blanc c’est quand même un très très beau bois. C’est pas mal ce que j’avais à dire. (rires)
Maintenant dans certaines compétitions, c’est très fréquent vous allez voir des grands batteurs très reconnus qui utilisent maintenant des bats de Baseball du B-45. Puis je pourrais continuer comme ça encore là. Par exemple, au Metro de Montréal, les freins sont en bouleau jaune. Quand le metro ralentit, c’est du bois, le bois du bouleau jaune qui va aller serrer la roue, qui va faire ralentir le metro au lieu d’aller utiliser un alliage en acier ou d’aller utiliser la céramique, le bois ce qui est intéressant c’est que c’est un matériau qui est durable, qui est économique, qui coûte pas très cher, pis en plus c’est un matériau qu’on dit vert parce que justement c’est biologique, beaucoup moins d’impacts négatifs sur l’environnement quand on va chercher du bois que quand vous devez créer de l’acier, etc. Fait que c’est vraiment, c’est plus qu’un simple bois emblématique, c’est vraiment un très bel arbre le bouleau jaune.
Donc un arbre quand même assez grand d’ailleurs je m’attendais pas à ce que ce soit celui-là. Lui après le chêne rouge c’était l’orme d’Amérique, puis après ça on a généralement les érables. C’est ce que je m’attendais à voir, surtout de l’érable, mais finalement c’était le chêne rouge. (rires)
Même chose pour le naturaliste-interprète comme quand je fais mes capsules, ça aussi ça rentre dans le domaine de la foresterie. Fait qu’on peut aller très loin. Je pourrais parler aussi de l’acériculture, l’acériculture, c’est les gens qui vont aller chercher les érables, qui ont des érablières et qui vont fabriquer le sirop, ça aussi c’est relié à l’industrie forestière. C’est quand même assez grand et vague, puis je vais pas toute les énumérer là parce que sinon, on va être encore là à minuit ce soir.
On peut aller faire de la randonnée, on peut aller faire du vélo. L’hiver aussi, il y a des choses à faire, raquettes, skis, etc. ce qui me passionne avec la forêt c’est comment juste de sortir de la ville et d’aller en forêt, en trente secondes, tu te sens déjà mieux. En trente secondes déjà, t’as oublié le bruit de la ville, t’entends juste les oiseaux, il y a le bruit du vent dans les feuilles. C’est probablement la chose qui m’attire le plus et c’est probablement également pour ça que je suis là où je suis en ce moment en fait. Je me vois pas du tout travailler dans la vie de tous les jours juste devant un bureau, j’aime beaucoup trop la forêt. Rendu là, je sais plus trop comment autrement présenter mon amour de la forêt.
Corinne: Non, hahaha! Définitivement pas. C’est sûr que je te mentirai pas, moi quand j’ai fait mon baccalauréat en biologie, j’ai fait deux concentrations, donc j’ai fait des cours qui m’ont permis de me spécialiser dans les animaux principalement. Fait que j’ai une concentration en biologie animale et une concentration en écologie animale. Donc, tu comprends que ça a absolument aucun lien avec directement la spécialisation forestière, mais tout ce que j’ai appris des arbres, disons que la majorité des espèces que j’ai appris à reconnaître et identifier, je l’ai fait pendant que j’ai travaillé à l’association forestière. Il y a pas juste l’école qui va vous enseigner des choses, il y a aussi vos emplois, vos expériences qui vous enseignent beaucoup de choses et moi, travailler à l’association forestière, ça m’en a enseigné beaucoup. J’avais beaucoup de préjugés envers l’industrie forestière avant que je commence à travailler pour l’association forestière des deux rives et je continue à en apprendre. Je suis rendue à 27 ans maintenant puis j’apprends encore. Fait que c’est ce qui est agréable je pense à travailler à l’AF2R. Amine: J’avais juste une petite question, ce serait quoi les qualités requises pour travailler dans cette association. Corrine: C’est une excellente question. Les qualités? Mon dieu, tu m’en poses une bonne. Pour travailler dans un organisme à but non lucratif comme l’Association forestière, il faut vraiment être passionné, il faut aimer ce que tu fais. Parce que on se mentira pas, un organisme à but non lucratif, c’est pas la même chose que de travailler dans une entreprise privé par exemple. Dans une entreprise privée, tu travailles parce que c’est ton travail, tu apprécies l’entreprise, mais quand tu travailles dans un organisme à but non lucratif comme l’Association forestière, tu travailles pour un concept. Tu travailles pour quelque chose de beaucoup plus grand que ta compagnie. Surtout nous, on veut travailler pour l’entièreté de la communauté. Fait que c’est vraiment une question de passion quand tu travailles pour l’association. Si tu n’as pas une passion pour la forêt, si tu n’as pas une passion pour les communautés puis améliorer le bien-être de tous, nécessairement ça sera pas fait pour toi. Je sais pas si ça répond à ta question.
C’est très décevant, il y a beaucoup de résidents de la Ville de Québec qui sont un peu justement troublés parce qu’ils ont des arbres… C’est très émotionnel un arbre, c’est comme s’il faisait partie de la famille. Je sais parce que chez nous, on avait un arbre d’au moins une trentaine à quarantaine d’années qui à un moment donné est juste tombé parce qu’il était rendu trop vieux. Puis, ça nous fait mal! C’est arbre là, y’a toujours fait partie de notre vie puis soudainement, il disparaît, bien c’est ce qui arrive en ce moment avec le frêne. Donc, je dirais pas que c’est irréversible, mais mettons qu’il va falloir attendre très très très longtemps avant de commencer à penser à pouvoir replanter des frênes.
De là à dire quel genre d’information… Est-ce qu’ils sont vraiment capables de se parler à proprement dit, c’est pas encore à 100% clair, ni 100% sûr. Ça se peut très bien qu’il y ait des frênes qui soient capables de dire à d’autres frênes à côté:”Oh watch out! Il y a de l’agrile du frêne qui s’en vient!” Mais on n’a pas les connaissances actuellement pour se dire très clairement, ah bien oui, ils sont capables de communiquer et de s’échanger de l’information comme ça. Mais tu as raison, il y a des recherches qui sont faites à ce sujet là, mais sont pas encore assez poussés pour qu’on puisse confirmer le genre d’information qu’ils sont capables de s’échanger. Je vais dire ça de même.
Dans la ville de Québec, moi j’habite à Vanier donc il y a une entrée d’accès pour le parc linéaire de la rivière St-Charles puis à ce point d’accès là, il y a un très très grand et très très vieux, peuplier deltoïde. Je sais c’est pas un arbre que vous connaissez beaucoup, cette sorte là, c’est des arbres qui sont reconnus pour devenir très très grands surtout dans la Ville de Québec, la majorité de nos grands arbres et vieux arbres, ce sont des peupliers deltoïdes, je pense que j’aurais tendance à dire que c’est mon préféré, celui qui est juste juste à l’entrée du parc. C’est sur la rue… ah je me rappelle plus, je sais pas.. hahaha mais c’est un point d’accès pour se rendre à la rivière St-Charles. C’est sur la rue Père Lelièvre. Briséis: Je pense qu’on a fait le tour. Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions.
Corinne: Mon dieu, merci de m’avoir reçue, c'est très gentil. Je suis contente que ça vous intéresse, parce que moi c’est mon travail de véhiculer ce genre d’information là. C’est le genre de choses que j’aime le plus faire dans mon travail. Merci de m’avoir écouté puis je suis contente que vous ayez apprécié ce moment avec moi. Amine: Bien merci, d’avoir pris du temps avec nous!
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