Notre histoire est un Conte pour tous
Kendy : Rock… Est-ce que vous avez utilisé des fonds verts dans tous les films que vous avez faits? Rock : Non, on a utilisé les fonds verts dans très peu de films. Parce qui faut dire que dans les Contes pour tous que y’a comme deux genres de films. Certains films qui sont très très réalistes, pas d’effets spéciaux rien. Puis d’autres films qui font plus appel à l’imagination. Ça se demande des effets spéciaux et là, on a utilisé des fonds verts dans quelques uns de ces films là. Par exemple, Vincent et moi ou Les aventuriers du timbre perdu ou Bye Bye Chaperon rouge, là on a eu à utiliser à cause des effets spéciaux. Sinon aussi dans Le jeune magicien parce que c’était un jeune qui faisait beaucoup de tours de magie et puis pour pouvoir transposer sur le film ses tours de magie, y’a des scènes où on a utilisé des fonds verts. Kendy : Dans quelles scènes? Rock : La scène… Je sais pas si vous avez vu le film, mais quand vous le verrez. Il y a une scène où il y a un coffre qui est par terre pis il fait monter le coffre, monter le coffre, monter le coffre, puis il fait se déplacer à droite ou à gauche et là on a eu à utiliser des fonds verts. Kendy: Comment vous avez-fait ? Avec une corde? Rock: Ouais, ouais, ouais. Mémé réglisse: Ok, maintenant, ça va être une question de Amaretto Salsa. Comment faire connaître ses films jeunesses?
Quand j’ai commencé à faire les films, au début des années 1980, y’avait une dizaine de festivals de films jeunesses dans le monde. Aujourd’hui, il y en a peut-être 75-80, presque tous les pays, que ce soit au Japon, en Chine, en Inde, dans tous les pays, La Tchékoslovaquie, la Pologne, en Europe, la France, au Mexique, en Argentine, sur tous les continents, il y a des films jeunesses et c’est un outil très important parce qu’on inscrit le film à ce festival. Presque toujours, il a été choisi, il est montré, très souvent, il a gagné des prix. Parce qu’il a gagné des prix, tous les journalistes en ont parlé donc c’est comme ça que les films dont devenus connus. Amaretto Salsa: Alors nous, il y avait l’équipe de production, on a décidé des pays ou des continents qu’on aimerait que le film soit distribué. On avait décidé qu’on irait sûrement en France. Pammy: À Toulouse! Amaretto Salsa: En France à Toulouse. Mémé réglisse: Il y a de très bonnes saucisses à Toulouse. Pammy: C’est très aléatoire et instinctif les choix. Amaretto Salsa: On avait aussi choisi à Montréal, à Chicago, au Mexique! Mémé réglisse: Mexico! Amaretto Salsa: En Argentine, au Portugal... Pammy: À Florianopolis au Brésil, puis en Europe qu’est-ce qu’on avait dit d’autre? À Bruxelles? Non, ça, c’est quoi? En Italie! Mémé réglisse: Oh! Il y a de très bonnes pâtes en Italie. C’est même là-bas, on a inventé la pizza! Amaretto Salsa: En Italie, en Suisse! Pammy: Ah oui! C’est ça! Mémé réglisse: Les fromages suisse! Amaretto Salsa: C’est pas mal tout ce qu’on avait décidé! On avait supposé que ça aille le distribuer. Rock : Par exemple, pourquoi vous avez décidé d’aller à Toulouse? Quelle est ta raison principale? Pammy: Dis-le parce que tu avais choisi une ville … parce que tu voulais Soubès. Amaretto Salsa: Parce que je voulais Soubès parce que ma grand-maman habite en France dans un village qui s’appelle Soubès. Pammy: Y’avait pas de festivals à Soubès quand on a cherché. Amaretto Salsa: Il y avait pas de festivals vu que c’est un petit village. Donc y’en avait pas, j’ai décidé que à côté y’avait Toulouse. Ma grand-maman a déjà vécu à Toulouse. Donc, c’est comme si… Rock : Vous connaissez des gens là-bas, ça va être plus facile! Amaretto Salsa: Je me suis dit que ce serait bien aussi de l’envoyer à Toulouse. Rock : Quand t’as nommé tous les pays là… Un si tu l’avais pas nommé, j’aurais suggéré que le nommes. Ça aurait été le Mexique. Parce que le Mexique, y’a une organisation fantastique à Mexico qui s’appelle La Matatena où vous allez être accueillis les bras ouverts avec vos films si vous les envoyez là.
Kendy: Parce que tu veux que tout le monde le voit? Rock: C’est ça ouais! Amaretto Salsa: Donc ça veut dire que sûrement dans notre court métrage, il faudra qu’on mette des sous-titres. Il est en français et mettre des sous-titres en bas. Rock: Oui. Oui. Oui, tu peux mettre des sous-titres, mais pour un court métrage tu peux, mais pour un long métrage pour les jeunes des autres pays, ça serait difficile de lire des sous-titres pendant une heure et demie, deux heures. Donc, on fait des versions françaises, on fait la traduction. On prend d’autres comédiens qui ont des voix semblables à ceux du film original et on fait ce qu’on appelle un doublage. Pammy: Doublage en direct. Rock: Y’a aussi, quand c’est dans des festivals la plupart du temps, le film est présenté dans sa version originale, mais y’a une ou deux personnes avec le micro qui ont lu le scénario puis y disent toutes les répliques. Par exemple, il y a un comédien qui dit toutes les répliques des hommes, puis il y a une comédienne qui dit toutes les répliques des femmes. Et ils font comme une traduction simultanée, mais ça ça permet pas de distribuer le film dans les salles de cinéma ou à la télévision dans le pays. Pour ça là, il faut doubler le film. Alors, la plupart des Contes pour tous, on peut les voir soit doublés en Italien, doublés en Espagnol, doublés en Allemand, doublés en anglais évidemment, doublés en tchèque, doublés en chinois, ils existent dans beaucoup de langues.
Amaretto Salsa: C’est vraiment bon, la dernière fois, on l’a écouté… Rock Demers: Au festival, dans le cadre du festival, oui! Amaretto Salsa: Au carré d’Youville, je l’ai vu, il est émouvant, il est très bien, il est bien fait, les images sont belles. Mémé réglisse: Moi pis Paméla, on arrêtait pas de pleurer. Rock: Ah oui? Héhé Amaretto Salsa: Vraiment, il est vraiment bon ce film. Rock Demers: Je suis content que vous l’ayez aimé, c’est bien que... un film qui a été fait, il y a trente ans et puis qui a été beaucoup apprécié à l’époque, y’a continué, toujours, chaque fois qu’il est montré, les gens qui le voient l’aiment. Même trente ans plus tard! Et ça, ça arrive souvent avec les Contes pour tous, mais beaucoup de films qui sont faits et qui sont pas des Contes pour tous par d’autres producteurs, même s’ils ont des gros succès en salle quand y sortent après, on les oublie. Tandis que les Contes pour tous, on les oublie pas. Des rôles pour les animaux dans tous les films!
Amaretto Salsa: On va passer à la question de Kendy. Kendy: Heille oui, ça fait deux heures que j’attends. Dans Bye bye Chaperon Rouge, est-ce que c’était un vrai loup? Rock: Non, c’était pas vrai un loup. C’était un chien-loup et le film a été tourné en Hongrie. La réalisatrice hongroise avait cherché un chien-loup à qui on pouvait dire de faire des choses puis il les faisait. Elle avait pas trouvé, elle était allée en Russie chercher un chien-loup, elle l’a pas trouvé, puis un jour, elle est arrivée à Montréal et puis, je lui ai présenté un homme dont sa spécialité c’est d’amener des animaux sur un plateau de tournage de film et puis de leur faire faire ce qui faut qu’il fasse dans le film. Donc, le loup que tu vois dans le film qu’on a tourné en Hongrie, il venait du Québec.
Paris-Tokyo sur le pouce
Mémé réglisse: Ah! Les pâtes de l’Italie! Rock: De l’Italie à la Yougoslavie, de la Yougoslavie à la Grèce, de la Grèce à la Turquie, de la Turquie à l’Iran, de l’Iran au Pakistan, du Pakistan à l’Inde… (...) Je faisais le voyage sur le pouce. Mémé réglisse: Oui, sur le pouce. C’est très impressionnant. Rock: Sur un pouce que j’ai pris sur un bateau à partir de là qui s’en allait jusqu’au Japon, mais le bateau arrêtait en Thaïlande, y’arrêtait à Hong Kong, y’arrêtait au Vietnam, y’arrêtait aux Philippines et finalement il est arrivé au Japon. Alors, en gros c’est ça les pays que j’ai traversés. Amaretto Salsa: Mais vous savez, lequel vous avez préféré? Rock: Je vais te dire que ce qui m’a surpris beaucoup c’est que dans chaque pays, y’a des choses extraordinaires. Vraiment dans chaque pays, mais celui où je suis resté le plus longtemps c’est le Japon. Amaretto salsa: On aimerait ça que tout à l’heure vous nous tracez en noir les pays que vous avez parcourus jusqu’à temps que vous arrivez à votre destination. Rock: Au Japon?
Rock: Et parce que en France avant de partir pour mon grand voyage, j’ai rencontré une jolie jeune femme qui est devenue ma femme et on s’est marié en passant en Israël et mon fils est né, on est arrivés au Japon quinze jours avant l’accouchement. Y’était temps, han? Mon fils, y s’appelle Jean Dominic Hishiro. Hishiro c’est un nom Japonais. Au Japon, si quelqu’un s’appelle Hishiro, on sait tout de suite que c’est le premier enfant, le plus vieux de la famille. Parce que Hishi ça veut dire un, Ro ça veut dire homme. Donc Hishiro, c’est l’aîné de la famille. Amaretto Salsa: Ça veut dire le premier homme, premier homme. Rock: Ouais, premier homme de la famille Citoyen du monde
Kendy: En anglais? Rock: Ah AH ! On pourrait passer toute la journée, vous avez des belles questions. Martha (la réalisatrice) parlait 7 ou huit langues. Et puis, dans le film y’a des comédiens comme Fanny Lauzier, elle, elle parlait français parce que Martha la dirigeait en français, mais la mère de Fanny, elle, elle parlait anglais, mais la grand-mère, elle c’était une hongroise donc la réalisatrice la dirigeait en hongrois, et puis après, y’avait le chasseur dans le bois là, lui était polonais, donc il tournait en polonais et quand tout le tournage a été fini, on a fait des versions où ceux qui parlaient pas français, on les a traduits, ou anglais on les traduits ou dans toutes les langues on a fait des versions en traduisant ceux qui parlaient dans d’autres langues. Amaretto Salsa: Et en tout, vous avez fait combien de films?
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Le kiosque à côté du nôtre était celui du géant des arts visuels québécois, l'irréductible Armand Vaillancourt. Nous en avons profité pour le rencontrer.
Armand: Bon là, on va continuer. Parce que nos enfants c’est la richesse d’une société, d’une collectivité, d’un pays… en devenir! Alors, faut s’en occuper de nos enfants, han? Briséis & Amine: Ouais. Armand: Ouais? Ok? Continue. Pose des questions. Amine: Qu’est-ce que l’art pour vous? Armand: L’art? Oh boy! L’art, c’est pas de l’argent. Pis l’argent c’est pas de l’art non plus. Mais l’art c’est une façon de voir la vie. D’une façon qu’on peut dire, bon, je vais créer des choses nouvelles. Je me ferai pas avoir par le marché du travail… Par ceux qui disent… “Ça t’es bon dans ça, t’aurais dû rester comme ça, t’aurais dû faire ci, faire ça” Là t’envoyes ça comme un balai là, d’la grosse poussière le monde qui te parle comme ça. Quand tu crées là, c’est parce que t’as des sentiments intérieurs, ces sentiments là y faut qui puissent s’exprimer dans TOUTE la liberté. Mais la liberté, c’est pas, je fais ce que je veux, je fais ce que je dois faire! OK là? Ok, han? Amine: Bon est-ce que… Armand: Continue tes questions. Es-tu d’accord à date avec ce que j’ai dit? Amine: Ouais! Armand: Et toi? Arrête avec ta petite voix de mouillée. Dis-moi une voix: OUI!! Ouais! Briséis: Oui (gênée) Armand: Plus fort que ça!! Briséis: Oui!!! Armand: OK!!! Ça l’avance dans le bon sens. On continue. Amine: Bon, est-ce que vos parents avant ils étaient des artistes eux aussi? Armand: M’a te dire une chose. J’ai un ami Yves Robillard qui est mort, y’a plusieurs années… On est tous des artistes. Moi j’ai parti dans les années 1973-74, le front commun des travailleuses et travailleurs culturels du Québec pour dire que tous les enfants ou les adultes qui sont au Québec ou ailleurs à travers le monde, on est tous des artistes, mais on n’a toutes les mêmes chances ou les mêmes volontés, le même caractère, la même force pour dire, ben moi j’ai envie de faire ça et JE VAIS FAIRE ÇA LÀ! OK tassez-vous là! Mais ceci dit, y’a beaucoup de façons de le faire. On peut dire, ben moi, j’embarque dans le système. M’a faire des toiles, m’a faire des sculptures qui sont tellement gentilles, c’est comme du bonbon. Trop de sucre là, c’est mauvais pour votre bedaine puis votre santé, ok? Faut apprendre à manger pour se nourrir. Mais pas… On mange pour vivre, mais on vit pas pour manger. Vois-tu la différence? Un tu meurs, pis l’autre tu meurs pareil. Ok! Dans l’temps que t’as vécu, y’a peut-être une grosse différence dans la perception que t’as de la vie.
Dame du public: Mais vous est-ce que vous aimez ça? Armand: Ben oui!!! Dame du public: Ok c’est ça qui est important! Armand: C’est ça que je leur dis. C’est pas ce que les gens aime. C’est ce que toi avec ton expérience que t’as. Tu peux arriver à faire des choses, peut-être que tu vas être en avant, mais t’es jamais en avant de personne parce que tout le monde est sur son cul en arrière. C’est ça la différence! Parce que si toi là, t’es ben vivant, tu vas aller vite dans tes affaires, t’es pas nécessairement vite pour être speedé là, tu vas faire des choses comme tu as besoin des faire là. C’est rien se pencher pour ramasser son crayon, mais faut se pencher. Ben ok, envoye-moi en des questions! Amine: Qu’est-ce que vous aimez le plus c’est en faire de l’art ou en voir de l’art? Armand: Ben c’est les deux, han. Quand que je vous parle, je crée pas des choses, mais le fait que je parle au monde pis que le monde m’écoute, des fois, pas toujours là. Sont pas toujours d’accord, pis je veux pas qui soit toujours d’accord avec moi. Mais c’est toujours la question où ce que t’es rendu toi dans la vie. Si t’es le seul qui a appris le chinois quand qui était jeune, mandarin, disons, han? Amine: Ouais??? Armand: Ben là là, tout le monde va arriver à côté de toi, y vont dire toi:”blah blah blah en mandarin”. Ben y vont dire, y sait pas c’est quoi qu’il dit, mais toi, tu comprends le mandarin. C’est à dire que tu parles, si tu vas en Chine ou ailleurs, tu vas parler à un milliard, trois-quatre cents millions de chinois. Ils vont parler le mandarin comme toi. Si les gens l’ont pas appris… c’est pas de ta faute, han? Mais toi continues là! Briséis: C’est qui des artistes que vous aimez? Armand: Les artistes que j’aime… Y’a une phrase qui dit: Aime toi toi-même. Ben, la charité bien ordonné commence par soi-même. Faut être dans la vie, faut pas être des négatifs tout le temps. Faut croire en ce qu’on fait, pis être prêt à se battre pour y arriver. Moi, je suis prêt à me battre n’importe quel temps pour qu’on puisse avoir un pays qui s’appelle…? Public: LE QUÉBEC!!! Armand: Le Québec, heille! C’est important d’avoir un pays. En dessous là, chez nous on avait une maison, 122 St-Denis à Black Lake , on est tous nés là, d’un père et d’une mère, 17 enfants, je suis l’avant-dernier, un dernier, un restant. Et pis, le terrain qui était en dessous de notre maison, j’ai su qu’il nous appartenait pas quand je suis rentré travailler à Montréal. Un vrai désastre! Alors, un pays, c’est quand t’as un territoire défini qui nous appartient et notre territoire, y’est bien défini. Pis si on fait l’indépendance pis la gang qui vient de l’Est plus bas pis y veulent avoir un morceau du territoire du Québec là, on va se battre pour leur dire, ben écoutez, on va vous demander d’aller passer dans un pays qui s’appelle le Québec, ça va vous prendre un permis comme tu rentres en France en Norvège, en Palestine. Ça va mal là en Palestine! Israël! Y veulent pas d’Indépendance, puis les palestiniens y crèvent actuellement là. Il y a beaucoup de problèmes à travers le monde, c’est nous les responsables, ok? Quand t’écoeures tellement quelqu’un là… Si moi je te pousse tout le temps comme ça, pis quand tu vas être plus vieux, tu vas peut-être devenir plus fort que moi. Tu vas dire:”Armand! Pousse-moi plus!” Si j’ai pas compris, tu vas me le faire comprendre une fois pour toute. C’est tu clair ça?
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À la poursuite des géantsGrâce au soutien du Conseil des arts et lettres du Québec, Pammy Poppins a entamé un processus de recherche et de création unique avec Les Chroniqu'arts en 2017. L'aventure se poursuit jusqu'à aujourd'hui! Archives
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