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Robert Lepage - Le diamant brut de Québec

8/29/2019

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Briséis: Ici, Briséis du Machin Club en direct du Diamant, je suis en compagnie de Robert Lepage pour une entrevue exclusive avant l’ouverture. Bonjour!

Robert : Bonjour!

Briséis: Donc, ça fait longtemps que vous êtes dans notre liste de géants ici. 

Robert: Ah c’est vrai?

Briséis: Donc, on avait vraiment hâte de pouvoir souligner votre nom. Quand et comment est venu l’idée du Diamant?
Robert: En fait, nous, la compagnie Ex Machina qui est ma compagnie de théâtre, ça fait déjà un bon moment qu’on est installé à Québec et on avait un lieu qui s’appelait la caserne où on habitait avant, où on travaillait. Puis la caserne, bien c’était pas un lieu publique, c’était une belle grande salle pour construire des spectacles, développer des spectacles, faire des répétitions, tout ça, mais on pouvait pas présenter au public là. Alors quand on voulait présenter nos spectacles à Québec, il fallait aller au Trident ou aller emprunter les salles des autres et quand t’es chez les autres (sont très gentils là les autres, ils ont toujours été très accommodants) sauf que t’es pris avec leurs horaires à eux autres. 
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Ça veut dire qu’eux autres ils ont des spectacles de telle date à telle date, donc toi tu peux juste jouer quand la salle est libre, tu peux pas jouer plus que ça, si jamais ton spectacle est un succès, tu peux pas jouer plus de représentations parce qu’eux ils te limitent dans un certain nombre de représentations. Puis, il y a aussi le genre de salles qu’on a besoin. Nous, Ex Machina, on fait un théâtre qui utilise beaucoup le multimédia, il y a beaucoup de projections vidéos, du travail sonore, toutes sortes de choses qu’on voit peut-être un petit peu moins ou plus rarement au théâtre. 
Alors comme nous, ça demande un genre d’équipements, un genre d’équipement culturel électronique technologique que souvent ces théâtres là n’avaient pas. Donc, nous, on a rêvé à une salle: “Bien si on avait notre salle à Québec…” Parce qu’on était toujours en train de jouer soit chez les autres ou on jouait pas du tout à Québec, mais on allait jouer à Montréal puis on allait jouer un petit peu partout dans le monde parce qu’on fait beaucoup de tournées. Puis on avait envie d’avoir un lieu à Québec où on pourrait jouer tous nos spectacles sans exception et avoir un lieu qui nous ressemblerait. C'est-à-dire qu’on pourrait jouer quand on veut, le nombre de représentations qu’on veut avec l’équipement qu’on veut. Donc ça a pris beaucoup de temps à convaincre les gens pour qui nous donnent de l’argent, donc c’est très très long, c’est un processus qui est très très long, donc ça fait au moins une dizaine d’années qu’on travaille à ça. Alors ça a pris du temps, alors le bâtiment a été construit sur deux ans, mais avant ça, il y avait toute la période, il fallait trouver le financement, il fallait convaincre les politiques, c’était quelque chose là, il fallait qu’on serre beaucoup de mains de beaucoup de gens.  Et bon, ça a fini par débloquer, puis là maintenant, on a notre lieu puis on est très heureux. 
Amine: Et c’est quoi qui vous rend le plus fier dans le projet du Diamant? 

Robert: C’est parce que on savait que si on se construisait une salle de spectacles pour nous, que on pourrait pas l’occuper toute l’année. C’est à dire qu’on savait qu’il y aurait des plages horaires où il faudrait inviter les autres et à Québec, il y a beaucoup de gens qui ont pas de salles. Parce qu’à Québec, par exemple, il y a de plus en plus de cirque, il y a des jeunes compagnies de cirque qui ont commencé. L’école de cirque à Québec est devenue très importante, donc il y a Flip Fabrique, Machine de Cirque… Chaque année, il y a pleins pleins de jeunes artistes de cirque qui sortent de l’école et qui eux n’ont pas de place pour performer. 
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Parfois, ils vont trouver une salle pour faire un spectacle, mais ils ont pas nécessairement une salle qui est adaptée pour le cirque. Donc, nous on est très fiers que notre théâtre où on habite, sert aux autres aussi. C’est vraiment fait, c’est adapté pour pouvoir accueillir du cirque, de la danse, de l’opéra, même de la lutte. Parce qu’il y a des lutteurs qui vont venir faire des matchs de lutte au Diamant. Alors tout ce qui est théâtral parce qu’on sait que la lutte c’est un sport qui est théâtral, les gens jouent des personnages puis bon, tout ça. Donc, ça va être un lieu pour ça. Ce dont on est très très fiers, c’est que c’est un beau gros projet qui est, ce qu’on appelle un projet citoyen, c’est à dire qui est ouvert à tout le monde. Que les gens vont pouvoir, ceux qui ont pas de maison, les compagnies qui n’ont pas de maison, qui n’ont pas de garage, vont pouvoir venir faire des choses ici. 
Raphaëlle: Comment est-ce que vous arrivez à partager votre créativité avec toute une équipe? ​
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Robert: C'est-à-dire qu’il faut avoir une vision, il faut avoir du leadership. Le leadership, ça c’est pas tout le monde qui sait comment faire ça. C’est à dire qu’il faut que les gens aient confiance en toi, il faut que tu sois capable d’expliquer ta vision. T’sais, il faut que tu dises, bien moi, j’ai envie qu’on fasse ça, ça, ça, voici comment je pense qu’on peut le faire sachant que parfois, tu te trompes, han?  Des fois, on fait des erreurs tout ça, mais il faut que les gens aient assez confiance à ta vision pour te suivre. Vraiment, il faut que tu sois capable de motiver tout le monde, puis faut pas que tu oublies personne. Quand tu fais un projet, faut pas que tu travailles juste avec deux personnes, faut vraiment que tu sois sûr que t’es inclusif, que tout le monde se sent impliqué dans ce temps là, c’est la meilleure façon de travailler parce que tout le monde se sent important, tout le monde sent qui collabore à ce que tu fais. ​
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Briséis: Notre mentor Rock Demers a hypothéqué sa maison et les bijoux de sa femme pour assurer le financement de la Guerre des tuques. 

​Robert: (rires) c’est vrai? 
Briséis: Ouais, est-ce que vous avez déjà pris de tels risques pour vos projets?
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Robert: Euh, ben moi j’ai jamais hypothéqué rien, mais c’est intéressant ta question parce que c’est vrai que au Québec quand on veut des choses risquées, soit les gouvernements ou les gens qui donnent de l’argent pour faire des films ou faire des spectacles, parfois ils croient pas au succès de ce qu’on veut faire. Donc, faut trouver l’argent ailleurs et nous, Ex Machina, on est très fiers parce que l’argent provient pas juste du Québec, ou juste du Canada. 
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Dédicace de notre livre 887
Nous, peut-être 100% de l’argent qu’on utilise pour faire nos projets, il y en à peu près 80-84% qui vient de l’étranger, ça ça veut dire qu’il y a des gens en Allemagne, au Japon, en France, aux États-Unis, en Italie, qui croient assez à nos projets pour nous donner l’argent d’avance. ​Pour dire, on va vous donner l’argent quatre ans, cinq ans d’avance, puis vous viendrez faire votre spectacle chez nous. Alors nous, l’argent, en grande majorité vient de l’étranger et c’est ça la différence peut-être de quelqu’un comme Rock Demers ou des gens comme ça qui eux effectivement sont obligés de soit faire des levées de fonds, des soirées bénéfices, des BBQ payants (rires) tu sais il y a toutes sortes de trucs… Puis dans son cas, mais mon dieu pauvre Rock, je savais pas qu’il avait hypothéqué les bijoux de sa femme. Mais bon, moi j’ai jamais été obligé de faire ça, alors j’ai été chanceux d’une certaine façon parce que mes spectacles travaillent beaucoup à l’étranger, j’ai beaucoup beaucoup de contacts en dehors du Québec. Donc c’est comme ça moi que j’arrive à payer ce que je fais. 
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Philomène: Quel est le lieu le plus cinématographique à vos yeux? 

Robert: C’est sûr que le Château Frontenac… On peut le voir d’ailleurs, on peut le voir d’ici, c’est rare les bâtiments où on peut voir le Château Frontenac. Il est là-bas. Moi je trouve que c’est le plus cinématographique parce que… ça l’air d’un vieux château hanté de Dracula du 18e siècle, donc tu peux faire un film d’époque là, mais tu peux aussi faire un film contemporain parce que le Château Frontenac, il fait partie de la vie contemporaine de Québec, il fait partie du décor d’aujourd’hui. 
Alors, moi c’est pour ça que je l’aime beaucoup et d’ailleurs mon premier film que j’ai fait qui s’appelait Le Confessional, le premier plan, c’est un plan du Château Frontenac. Parce que ça c’est peut-être le building qui raconte Québec le plus rapidement. Il est plein d’histoires et c’est un drôle de style, han? Le Château Frontenac, on sait pas trop si c’est un style tchèque ou français ou anglais, bon c’est un peu une bizarrerie, mais c’est un beau décor et à l’extérieur et à l’intérieur. Alors c’est pourquoi il est beaucoup beaucoup utilisé pour faire des tournages. Et les gens de l’hotel du Château Frontenac, eux sont tannés un peu parce qu’ils ont des clients et ils veulent pas que les clients soient dérangés par des camions, puis des équipes de tournages, puis des fils, puis bon de l’éclairage, du son tout ça. C’est sûr qu’ils permettent moins souvent aujourd’hui aux gens de faire du cinéma, mais moi je me souviens là, il y a une vingtaine d’années, on se garrochait toujours au Château Frontenac parce que t’es sûr que tu vas trouver toutes les époques au Château Frontenac.
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Amine: Et ce serait quoi votre rêve pour l’avenir de la Ville de Québec? 

Robert: Moi, je trouve que Québec a beaucoup changé dans les dernières années. Vous vous êtes très jeunes, je pense pas que vous avez connu le 20e siècle. Je pense que vous êtes le produit du 21e siècle. Et moi ce que longtemps j’ai reproché à la Ville de Québec, parce que c’est une ville Musée, han, Québec. C’est une ville qui compte beaucoup sur son passé. Et avec des projets comme le Diamant ou le nouveau Musée d’art contemporain, on sent que Québec veut rentrer dans le 21e siècle. Que Québec veut se moderniser et je pense c’est ça, il faut que la ville de Québec, soit la ville de tous les temps. C’est à dire que oui c’est vrai que ça a un patrimoine, ça a un passé glorieux, c’est d’une beauté ancienne, mais c’est aussi une ville moderne. Les gens d’aujourd’hui, surtout les gens de votre génération, vous êtes les produits du début du 21e siècle, vous avez envie d’une ville qui va vous ressembler. C’est pour ça là, moi je suis très heureux, j’entends dire que le tramway, ça va se faire. Bon donc, il est temps qu’à Québec, il y ait un tramway. C’est à dire que la ville, elle devient de plus en plus moderne, de plus en plus contemporaine.
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Amine et Inès en visite au parc de l'Artillerie
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Raphaëlle: Qu’est-ce que vous aimez le plus de la Ville de Québec? 

Robert: Bien, moi je pense que c’est une ville qui a gardé son mystère, alors ce que je veux dire par là c’est que… quand on entend parler d’une ville comme Montréal ou New York ou des villes comme ça, c’est des villes qui ont pas beaucoup de mystères parce qu’on les voit beaucoup à la télévision, on les voit beaucoup dans des romans, dans des films, ce qui fait qu’on sait tout. Tandis qu’à Québec, il y a encore tellement de choses à découvrir, c’est une ville très très vieille qui a un petit peu plus que quatre siècles maintenant et il y a encore tellement de choses extraordinaires qui se sont passées ici qu’on sait pas, qu’on découvre de plus en plus. Moi, pour payer mes études quand j’étais au conservatoire, je faisais des spectacles historiques l’été parce que c’est ça que les étudiants on faisait pour payer nos études, puis c’était juste ici justement dans les murailles à côté puis ça s’appelait le Parc de l’artillerie, puis on allait là, puis on faisait des spectacles historiques. 
Et à chaque année, c’était super parce qu’on découvrait des affaires sur la Ville de Québec qu’on savait pas qui avaient existées, des événements, des personnages, puis des anecdotes extraordinaires donc, moi c’est ça que j’aime encore beaucoup de Québec, c’est une ville super riche au niveau de toutes les histoires qu’on peut raconter, de tout ce qu’on peut découvrir.
Briséis: Est-ce que vous connaissez BGL, les artistes? 

Robert: Ouiiii. 

Briséis: On les a rencontrés, ils faisaient partie de notre liste de géants. 

Robert: Mais est-ce qu’ils prenaient une place ou trois places? (rires)

Briséis: Qu’une!

Robert: Ah qu’une, alors BGL, le géant BGL. Ok super!

Briséis: Ils nous ont demandé de vous poser la question … Est-ce que vous aimez le hockey? ​
Robert: (rires) J’ai déjà aimé le hockey. Pas que j’aime plus ça, c’est juste que je le suis plus parce que dans les dernières années, en tout cas, dans les vingt - vingt-cinq dernières années, j’ai tellement été à l’extérieur du pays, j’ai tellement faite de tournées internationales tout ça que j’ai pas pu suivre le hockey, j’ai pas pu m’intéresser ou m’amourâcher à une équipe de hockey plus qu’une autre. 
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Mais quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup le hockey. J’ai même joué au hockey, j’étais assistant-capitaine dans Mosquito B (rires) Mais j’ai pas joué très longtemps, mais j’étais pas pire, j’étais bon, je patinais sur la bottine un peu, mais j’aimais beaucoup le hockey. Puis ça, c’est difficile d’être né au Québec surtout à l’époque dans les années 1960, c’était difficile de pas aimer le hockey. Mais on dirait que depuis une vingtaine d’années, des fois, les gens me parlent d’un joueur des Canadiens puis je sais pas de qui ils parlent. Fait que c’est difficile parce des fois, je vais à la télévision dans des talks-shows où on me pose des questions parfois, puis on va me poser des questions sur le hockey puis je sais pas quoi répondre, puis je suis toujours un peu mal pris parce que je suis plus ça. Puis c’est vrai qu’il y a eu une époque où j’aimais le hockey, dans le temps qu’à Québec on avait une équipe, on avait les Nordiques. Puis là, c’était, t’sais, il y avait une fierté locale puis on jouait contre Montréal ou on jouait contre Boston. Alors ce qui fait que j’étais beaucoup plus porté à suivre le hockey, mais là tant qu’on a pas d’équipe locale, c’est difficile… En tout cas pour moi, avec le temps que j’ai de me passionner pour ça.
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Philomène: Quels livres ont marqué votre enfance? 

Robert: Des livres comme tels. Moi je lisais pas beaucoup de livres, mais je lisais beaucoup de bande-dessinées. Je sais pas si ça compte pour des livres alors évidemment les Tintin, plus tard les Astérix, mais c’était surtout les Tintin qui moi me fascinaient. Moi je m’intéressais beaucoup aux langues étrangères, j’aimais ça apprendre l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol, tout ça. Alors parfois, pour pouvoir comprendre une langue, je lisais des livres de contes alors le Petit Chaperon rouge, ces choses là, mais dans une langue étrangère alors comme ça j’ai appris à parler plusieurs langues. Puis c’était ça mes affaires, mais j’étais pas un grand lecteur de livres comme tel. Puis même encore aujourd’hui, là aussi je suis toujours un petit peu mal pris parce que je me fais demander parfois pour encourager des bibliothèques, des choses comme ça, de faire la liste de mes lectures, puis je suis toujours un peu gêné parce que je lis des revues, mais je lis pas de livres, ma culture, je la prends ailleurs, je la prends autrement. 
Raphaëlle: Quel film a marqué votre enfance? 

Robert: Quel film a marqué mon enfance? C’est très bizarre ce que je vais répondre, mais ça a marqué la fin de mon enfance et le début de mon adolescence peut-être plus pour toutes sortes de raisons… C’est la Planète des singes! C’est niaiseux, han? Mais c’est le premier, après ça j’ai pas suivi, le reste de la saga, ça m’intéressait pas, mais le premier film de la Planète des singes que j’ai vu exactement où on est… Ça c’est le Capitole à côté puis il y a eu un temps où c’était un cinéma et ça m’a marqué parce que bon le film m’a traumatisé. (rires) M’a fait me poser beaucoup beaucoup de questions… Et je me souviens c’était à l’époque où tu pouvais entrer dans un cinéma avec un billet puis tu pouvais rester la journée, puis tu pouvais le revoir, puis le revoir, puis le revoir.  Oui, oui, les gens sortaient pas, t’achetais un pop corn puis tu te rasseoiyais où t’étais, puis les gens sortaient pas. 
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Une fois que tu avais passé le guichet,  puis quelqu’un avait poinçonné ton billet, avait déchiré ton billet, tu pouvais rester dans la salle. Écoute, je pense, je suis resté… Je l’ai vu six fois cette journée là, puis j’étais avec ma soeur, puis mon père qui était chauffeur de taxi, il était très inquiet, il nous trouvait pas, puis à un moment donné, il a su qu’on était là, puis il est venu nous chercher dans la salle. Ça m’a marqué parce que bon le film pour toutes sortes de niveaux pour moi c’était un gros choc, mais aussi parce que c’était la première fois que j’allais au cinéma  sans mes parents. J’étais allée avec ma petite soeur puis c’était quelque chose, puis je me souviens, on était tellement envoûtés par le film que on restait là puis on sortait pas du cinéma.

​
Amine: Et à qui est-ce que vous recommanderiez ce film? 
Robert: À qui je recommanderais le film? Et mon dieu, c’est parce que maintenant la Planète des singes, ça a été tellement repris, il y a eu toutes sortes de suites, han à la Planète des singes puis c’est devenu une espèce d’affaire un peu Star Wars puis tout ça… Fait que moi je dirais aux gens qui sont fans de… 

Amine: De singes? 

Robert: De singes, ouais! (rires) d’aller voir ça, le film est quand même tu le compares aux films aujourd’hui… Tu sais aujourd’hui, les affaires sont faites beaucoup par animation puis tout ça, t’sais comme le nouveau Roi Lion là qu’ils ont fait, c’est presque des vrais animaux puis moi, je trouve ça le fun la Planète des singes parce que les singes étaient joués par les humains, puis c’était pas des animations. 

Tous: Aahh ouais? 

Robert: Ouais ouais, c’était vraiment des humains qui avaient des masques de singes puis qui se comportaient comme des singes.

Raphaëlle: Est-ce que ça avait l’air genre… C’était tu crédible? 
Robert: Non c’était pas crédible, mais on dirait qu’on acceptait ça puis c’est ça le problème parce que à partir du film Jurassic Parc où est-ce que là y se sont mis à utiliser de plus en plus d’imageries par ordinateur… Là tout à coup, on s’attend au cinéma à ce que les choses soient très réalistes. Tandis que avant ça là, on acceptait, moi je croyais là… Vous regarderez le film, vous allez être surpris, vous allez être choqués, vous allez trouver ça bien laitte, mais les acteurs se déguisaient avec des prosthétiques, des costumes,  puis des mains poilues pis toute, pis y se promenaient, pis c’était vraiment… c’était fait comme ça, mais aujourd’hui tout est maquillé d’une façon technologique, ce qui fait qu’on dirait que ça enlève… je sais pas, ça enlève l’humanité…

Amine: Mais maintenant, est-ce que vous pourriez le regarder? 

Robert: Oui, je pourrais le regarder, mais ça me rendrait très nostalgique de quand j’étais très jeune, mais (rires) je pense oui, je pourrais le revoir, mais je rirais probablement. 
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Ça me ferait rire parce que je ferais voyons, ça a été dépassé depuis c’est sûr. 

Raphaëlle: Genre, c’est passé date!

Robert: Ouais, c’est ça, ça ferait passé date, mais l’histoire demeure très très bonne puis le message, ça demeure quand même un grand film.
Briséis: Est-ce qu’au Diamant, il va y avoir des choses à manger? 

Robert: Oui (rires) il va avoir des choses à manger… On a un petit retard là-dessus parce que justement le Capitole à côté, eux ils ont un restaurant qui s’appelle Il Teatro et eux, on a signé avec eux pour développer en bas, vous avez vu quand on rentre il y a un grand espace vide là, ça ça va être un restaurant.  Puis, ça va être un restaurant de fusion asiatique, c’est à dire que chinois, japonais, thaïlandais, il va y avoir toutes sortes de… y va sûrement y avoir des sushis aussi, y va y avoir des dumplings, y va y avoir tout ça, puis ça va être très très bien, puis c’est très le fun leur projet, ils nous ont montré qu’est-ce qui vont faire avec ça, mais eux comme sont très occupés présentement à construire le building à côté, comme vous avez vu, ils font un gros hôtel.
Briséis: Quel est votre restaurant préféré à Québec? 

Robert: Est-ce qu’il faut que je réponde à un seul restaurant? 

Briséis: À Québec puis après ça on vous demanderait dans le monde c’est lequel? 

Robert: Ah ben oui, ben là! C’est parce qu’à Québec, j’en ai plusieurs. Mais bon, là faudrait que j’en nomme juste un…

Briséis: Celui que vous recommanderiez… à des enfants!

Robert: Ok. Est-ce que vous aimez les soupes? 

Tous: OUi!

Robert: Il y a un endroit super à Limoilou qui s’appelle Soupe et cie.

Tous: Ah oui! Ça c’est bon!

Philomène: J’habite à Limoilou.
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Robert: Ah bon, tu vois tu connais ça. Ça, ça vraiment, je trouve que c’est super. Puis, c’est pas juste la nourriture qui est bonne, puis leur approche comment ils présentent la nourriture puis tout ça. C’est aussi l’ambiance, le lieu, c’est très le fun ! Puis, je connais bien les gens qui gèrent ça puis c’est des gens vraiment très très cool, très le fun. 

Amine: Vous y allez souvent? 

Robert: J’y allais souvent, là je suis pas allé depuis un petit moment, mais la semaine prochaine, je fais une fête chez moi pour des amis et je leur ai demandé de venir faire des soupes pour nous, mais tu devrais essayer La libanaise, moi ça c’est ma meilleure. 
Et même, j’ai une cuillère d’argent écrit… Parce que quand t’es un bon client, en cadeau, il te donne une cuillère d’argent avec le nom de ta soupe préférée. Alors si tu rentres puis tu montres ta cuillère, ils te donnent une soupe gratuite.

Tous: Wow!
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Photo: Centre Pompidou
Robert: et oui!  Alors, allez-y plus souvent (rires) vous aurez chacun votre cuillère, mais dans le monde mon dieu, j’ai mangé dans ben ben ben des bons restaurants… Parce que ça dépend, pour moi un bon restaurant, c’est pas juste la nourriture, puis le service, pis l’ambiance c’est aussi la vue, tout ça. Puis il y a un endroit à Paris, il y a un endroit qui s’appelle le Centre Pompidou qui est en plein centre de Paris et sur le toit… Parce que à Paris, les édifices… 
PhotoPhoto : 197 Design Store

Bon, il y a des buildings de 6-7 étages, 8 étages, mais il y a pas beaucoup de choses en hauteur. Tandis que ça c’est assez haut pour avoir une belle vue de la ville de Paris. C’est un restaurant qui s’appelle chez Georges. Vous chercherez ce type là y’est super intéressant c’est un architecte qui s’appelle Philippe Starck. Lui, Philippe Starck c’est un grand designer, il réinvente pleins de choses, c’est vraiment un gars très intéressant. Puis, il est architecte aussi, puis c’est lui qui a fait tout le design du restaurant. On mange très très bien, c’est ouvert très très tard et il y a une vue incroyable sur Paris. C’est l’ambiance qu’il y a là, tout est vitré, qui est une vue vraiment extraordinaire de la ville de Paris. ​​

Briséis: WooW!!

Robert: Donc quand vous serez à Paris quand vous allez tourner votre prochain épisode là, l’année prochaine quand vous irez à Paris interviewer des vedettes françaises, des géants français. Je suis certain qu’il y a des géants là-dedans qui ont des appartements à Paris.
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Photo: Journal Le Soleil
Raphaëlle: Quand vous étiez jeunes est-ce que vous rêviez d’être connus? 

Robert: J’ai jamais rêvé d’être connu, mais je voulais être artiste. C’est sûr j’avais une sensibilité artistique, j’avais envie de faire du théâtre… Puis ça le goût du théâtre m’est venu… mon dieu, peut-être début de mon secondaire, je commençais à aimer ça… à l’époque dans les écoles secondaires, il y avait des écoles de gars, des écoles de filles, c’était rare les écoles mixtes, mais à un moment donné c’est devenu mixte. 
Mais moi, mon école de gars, il y avait pas beaucoup de théâtre, mais l’école où ma soeur allait, elle allait à l’école Anne-Hébert, il y avait des pièces de théâtre. Souvent, c’était toutes des filles, puis les filles jouaient toutes des gars, puis c’est là que j’ai commencé à aller voir du théâtre et j’aimais ça beaucoup beaucoup. C’est vraiment là… Mais l’école Anne-Hébert est devenue mixte après. Mais l’école où j’allais moi c’était Perreault…
Philomène: Si vous aviez 10-12 ans en 2019… auriez-vous envie d’avoir une chaîne YouTube? 

Robert: (rires) Non, pas une chaîne YouTube. Ben là, je sais pas parce que moi je suis pas très médias sociaux, c’est pour ça. Non seulement, je connais pas bien ça, mais les médias sociaux, ça m’intéresse moins, j’aime mieux faire le genre de métier que je fais parce que ça me permet d’être en contact avec les gens. J’ai l’impression moi que les médias sociaux ou les chaînes YouTube comme tout ça, on se cache derrière le médium. Moi, j’aime bien le contact direct. Vous vous allez partir avec ça, vous allez tout tout changer ça, vous allez faire ce que vous voulez mais… Mais moi, ce que je vais me rappeler de ça, c’est que je vous ai rencontrés en personne. Et c’est ça que j’aime beaucoup! Alors moi, toutes les chaînes YouTube, je saurais même pas comment faire… (rires) Mais, moi je prends jamais de photos par exemple, on me reproche ça d’ailleurs… Je pars en voyages, tout ça, je prends pas de photos puis là tout le monde, puis là je vois le monde prendre des selfies, puis là je suis là :” Mais pourquoi tu fais ça?” “Ben je veux m’en rappeler…” “Bien essaie de t’en rappeler avec ta tête pas juste avec des photos. “
Amine:  Est-ce que vous pensez qu’on peut prévenir la haine en ligne? 

Robert: C’est très difficile, han… C’est sûr que la beauté de l’internet, puis tout ce qui est en ligne tout ça c’est la grande liberté d’expression. Puis, ça faut protéger ça, mais… un moment donné, il faudrait être capable de filtrer. À partir du moment où t’acceptes… Justement pour enlever la haine, ça serait bien les gens puissent filtrer, mais à partir du moment où tu permets à des gens de filtrer, y vont filtrer comment… est-ce qu’ils vont se mettre à filtrer des choses qui sont pas nécessairement haineuses, mais avec lesquels ils sont pas d’accord tout ça? Et c’est ça le grand problème.
Raphaëlle: Quelque chose que beaucoup de gens pourraient trouver correct, ce serait pas correct pour quelqu’un fait que là ben ça pourrait…

Robert:  Mais tu vois, sûrement qu’un moment donné les pays vont vouloir exercer un certain pouvoir sur ce qui est en ligne. Il y a déjà des pays qui font ça. Parce que aux États-Unis, ils ont pas les mêmes lois qu’au Canada, alors c’est très étonnant. Au Canada, au moins, on a des lois anti-haine, han? C’est à dire que si tu publies un article qui est haineux, t’as pas le droit d’encourager la haine, mais bon… Y’ont pas le contrôle sur l’internet, y’ont pas le contrôle, mais c’est sûr que dans un film, à la télévision, le gouvernement met en place des… mais t’as pas le droit d’avoir un rassemblement qui fait la promotion de la haine. Mais aux États-Unis, ils ont pas ça, aux États-Unis, il n’y en a pas de lois comme ça. Alors eux, c’est sûr qu’ils ont plus une tendance à laisser libre cours justement à du taxage puis à de la haine, mais le monde change, il faut avoir l’espoir…   La vie c’est un balancier, c’est parce que vous êtes bien jeunes, le balancier, y’a juste été d’un bord (rires) à un moment donné, y va de l’autre bord, puis à un moment donné, il revient puis à un moment donné, les choses se stabilisent puis les choses se placent… alors moi, j’ai plutôt espoir que les choses vont se rétablir.
Raphaëlle: Comment faites-vous pour rester simple face à la controverse et la renommée? 

Robert: Ah oui, ben je sais pas… Moi je trouve que quand on a la chance d’avoir accès aux médias, d’avoir accès à de l’expression, à des choses comme ça… Je pense qu’il faut être redevable, il faut être humble, puis il faut se compter chanceux. Parfois ce qu’on va faire, ça va être mal compris, ça va créer de la controverse, tout ça, puis il faut accepter ça, faut dire bon ben regarde, au moins t’as la chance de t’exprimer, t’as la chance de faire ce que tu veux. Alors moi, je me considère chanceux dans la vie maintenant. Bon, quand j’étais plus jeune, j’étais pas nécessairement chanceux, puis j’ai travaillé pour faire ce que je fais aujourd’hui. J’ai travaillé très fort, mais c’est sûr qu’on fait pas d’omelette sans casser des oeufs, fait que c’est sûr qu’il va arriver des choses, il va arriver des erreurs. On va avoir des erreurs de jugement, des choses comme ça, puis faut l’assumer. Si tu l’assumes pas, t’es malheureux. 
Nous, la compagnie Ex Machina, notre public, c’est un public plus général, plus généraliste,  les jeunes sont invités à faire ce qu’on fait, on pense en tout cas, que la plupart de ce qu’on produit, ce qu’on fait, peut être vu et compris par un public beaucoup plus jeune, donc c’est toujours une question de savoir, il y a des gens qui se spécialisent et qui font du théâtre pour les jeunes, il y a même une époque, il y a des gens qui faisaient du théâtre pour les femmes, alors moi, j’aime pas les théâtres pour… pour… 
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Mission accomplie!
Moi j’aime bien faire un théâtre qui inclut tout le monde, pour tout le monde. Ça c’est sûr que c’est différent, mais je pense qu’il y a une façon de faire du théâtre jeunesse, du théâtre pour les jeunes à l’intérieur d’un complexe que le Diamant. ​

Briséis: Merci beaucoup d’avoir pris votre précieux temps pour nous parler, ça nous a fait vraiment plaisir. On va pouvoir cocher …


Robert: (rires)  

Briséis: Votre nom sur la liste!

Robert: Une autre de fait! (rires)

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    À la poursuite des géants

    Grâce au soutien du Conseil des arts et lettres du Québec, Pammy Poppins a entamé un processus de recherche et de création unique avec Les Chroniqu'arts en 2017. L'aventure se poursuit jusqu'à aujourd'hui! 

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